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Les dysfonctions sexuelles et les troubles du désir peuvent toucher tout le monde, autant hommes que femmes, et se manifester à tout âge.
La sexualité censée être épanouissante peut alors peser lourd sur les épaules d’un couple.

Peu importe le problème, il est souvent difficile de discerner ce qui est physiologique de ce qui est psychologique.
Les idées, les pensées et les sentiments ont au moins autant d’importance que les manifestations physiques.

PRINCIPALES FORMES DE DYSFONCTION SEXUELLE CHEZ LA FEMME

Baisse du désir

Autant chez l’homme que chez la femme, le désir sexuel fluctue au cours de la vie.
C’est tout à fait normal puisqu’il est un phénomène hautement complexe. Une baisse prolongée du désir sexuel peut avoir une incidence sur la psyché et l’estime de soi  et mettre les relations conjugales à rude épreuve.

L’intensité du désir dépend grandement de la qualité de la relation de couple, de la santé physique, de la disposition d’esprit ou encore des événements qui jalonnent la vie (une grossesse, un deuil, etc.).
Difficulté ou incapacité à atteindre l’orgasme.
Pendant l’orgasme, les muscles des organes sexuels entrent dans une série de contractions spasmodiques intenses et rapprochées.
Bien qu’elles aient un désir sexuel normal et qu’elles aient un plaisir satisfaisant à la stimulation sexuelle, certaines femmes atteignent difficilement l’orgasme ou n’y parviennent pas. D’autres souhaitent ardemment atteindre l’orgasme simultané avec leur partenaire.

En réalité, rares sont les couples qui l’expérimentent, contrairement à ce que peuvent laisser espérer les scènes ou les films à caractère érotique.

Douleurs coïtales
Certaines femmes ressentent des douleurs durant le coït, pénétration,ou après celui-ci, que ce soit au vagin, au clitoris ou aux lèvres.
Le terme ” dyspareunie ” est utilisé pour décrire ces douleurs.
Les experts tendent à ne pas considérer les douleurs coïtales comme une dysfonction sexuelle en soi, mais plutôt comme un problème de douleurs chroniques qui, puisqu’il touche les organes génitaux, peut avoir un impact sur la vie sexuelle. Il arrive également que les muscles du vagin se contractent en un spasme douloureux au moment de la pénétration, une réaction appelée vaginisme.
Souvent, ces situations s’entremêlent.
Par exemple, une perte de désir peut entraîner des douleurs durant les rapports sexuels, et ces dernières peuvent être la cause d’une incapacité à atteindre l’orgasme, voire d’une baisse de libido.

 

ÉTATS OU SITUATIONS À L’ORIGINE DES DYSFONCTIONS SEXUELLES

Parmi les principales :

Difficultés dans le couple
Des conflits non réglés avec le ou la partenaire se répercutent souvent sur le désir d’entreprendre des rapports sexuels et de se laisser aller intimement avec son (ou sa) partenaire.
Une homosexualité latente ou non reconnue peut avoir des conséquences sur le déroulement des relations sexuelles.

Stress, dépression, anxiété
La tension nerveuse générée par des préoccupations,cela inclut le fait de vouloir absolument plaire à son ou sa partenaire et le satisfaire, le stress, l’anxiété ou la dépression réduit généralement le désir sexuel et le laisser-aller.

Sévices sexuels
Les femmes ayant vécu des situations de sévices sexuels dans le passé rapportent souvent ressentir de vives douleurs durant les rapports sexuels.

Problèmes de santé qui touchent les organes génitaux ou connexes
Les femmes qui ont une vaginite, une infection urinaire, une infection transmise sexuellement ou une vestibulite (une inflammation des muqueuses qui entourent l’entrée du vagin) éprouvent des douleurs vaginales durant les rapports sexuels en raison de l’inconfort et de l’assèchement des muqueuses que ces affections provoquent.
Les femmes atteintes d’endométriose ont souvent des douleurs au moment du coït. Le fait d’avoir une allergie à certains tissus utilisés dans la fabrication de sous-vêtements, au spermicide ou au latex des condoms peut aussi causer des douleurs.

Maladies chroniques ou prise de médicaments
Les maladies graves ou chroniques qui altèrent grandement l’énergie, l’état psychologique et les habitudes de vie (arthrite, cancer, douleurs chroniques, etc.) ont souvent des répercussions sur l’ardeur sexuelle.
En outre, certains médicaments diminuent l’afflux de sang au clitoris et aux organes génitaux, ce qui rend plus difficile l’atteinte de l’orgasme. C’est le cas de certains médicaments contre la haute pression. Par ailleurs, d’autres médicaments assèchent la muqueuse vaginale chez certaines femmes : la pilule anticonceptionnelle, les antihistaminiques et les antidépresseurs.

Grossesse
La grossesse est loin d’être un obstacle à la vie sexuelle. Durant le premier trimestre de grossesse, le désir sexuel s’étiole chez plusieurs femmes, surtout si elles souffrent de nausées, de vomissements et de douleurs aux seins, ou encore si la grossesse les angoisse.
À partir du second trimestre, le désir tend par contre à augmenter puisque la dilatation du vagin et du périnée ainsi que leur irrigation sanguine (meilleure qu’en temps normal) facilitent la stimulation sexuelle. L’augmentation de la libido est également attribuable au fait que le taux d’hormones oestrogènes est plus élevé durant la grossesse.
Avec l’arrivée imminente de bébé et les transformations du corps qui s’accentuent, le désir tend à diminuer de nouveau. Le désir sexuel fluctue également après l’accouchement, en fonction de plusieurs facteurs : Y a-t-il eu des complications durant l’accouchement ? Une épisiotomie a-t-elle été pratiquée? L’enfant est-il en santé ?, etc.

Par ailleurs, parce que l’accouchement diminue le tonus des muscles vaginaux qui collaborent à l’atteinte de l’orgasme, cela peut prendre quelques semaines avant de retrouver toutes ses capacités de jouissance.

Baisse des hormones sexuelles à la ménopause
Les hormones, comme la testotérone, que les femmes produisent en moindre quantité que les hommes semblent jouer un rôle important dans le désir sexuel.
Le passage à la ménopause, qu’il soit naturel ou provoqué chirurgicalement par une ablation des ovaires (ovariectomie), diminue la production de ces hormones. Chez certaines femmes, cela provoque une baisse de la libido.
En outre, la disparition progressive des menstruations à la ménopause laisse place à une sécheresse des muqueuses vaginales et à une lubrification plus lente du vagin durant la stimulation sexuelle. Cela peut créer une irritation désagréable durant les rapports sexuels si rien n’est entrepris pour remédier à la situation.
L’anorexie et l’absence de menstruations (aménorrhée) ont aussi pour effet de diminuer la production d’hormones par les ovaires, ce qui assèche les muqueuses vaginales.

Une nouvelle maladie à traiter ?

Contrairement à la dysfonction érectile de l’homme, la dysfonction sexuelle de la femme n’a pas fait l’objet de nombreux essais cliniques.
Au moment de rédiger cette fiche (août 2010), aucun médicament n’était disponible sur le marché pour stimuler spécifiquement le désir ou l’excitation sexuelle de la femme.
Ce n’est qu’au cours des dernières années que les chercheurs (et les sociétés pharmaceutiques) se sont intéressés à trouver un « Viagra pour femmes ».
Le flibanserin (Girosa®) est une molécule développée par la firme Boehringer Ingelhein pour stimuler la libido des femmes (seulement celles qui n’ont pas atteint la ménopause).
Il n’a été approuvé dans aucun pays encore.
En juin 2010, un comité consultatif de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a jugé son efficacité insuffisante pour la commercialiser.

Les experts ne s’entendent pas entièrement sur la prévalence de la dysfonction sexuelle chez les femmes.
Certains brandissent des résultats d’études qui donnent à penser que près de la moitié des femmes en souffriraient.
D’autres mettent en doute la valeur de ces données en faisant remarquer qu’elles viennent de chercheurs désirant trouver de nouveaux débouchés lucratifs pour leurs molécules pharmaceutiques.
Ils craignent la médicalisation inutile de troubles qui ne sont pas nécessairement d’ordre médical.